Écoutez la basse avec DJ Chabin

C’est sur la dalle des Olympiades, dans le 13ème, que l’ambianceur DJ Chabin nous raconte ses débuts aux platines. Retour sur une époque Funk…

Dans quel contexte as-tu commencé le mix, et avec quel matériel ?

Eh bien justement ça tombe bien, car je suis arrivé à l’âge de 13 ans ici, dans le 13ème, aux Olympiades. J’ai tout de suite été copain avec des voisins qui étaient plus vieux que moi, et on s’est mis à faire des boums. J’en avais fait une pour mon anniversaire, et on a enchainé parce que par la suite il y a eu un film qui est sorti, qui s’appelait « La Boum ». Dans le groupe, certains avaient entre 15 et 18 ans, et on était entre 1976 et 1978. Moi j’étais plus sur la danse au début, et le matériel n’était pas terrible. Dans ces années-là, on n’avait pas beaucoup d’argent, on n’avait pas vraiment de matériel. On avait parfois une platine, et on enchaînait avec une cassette. Sur l’ampli on faisait à la main, ça faisait comme un « cut ». C’était en appartement, après on a commencé à faire des boums dans le quartier, mais j’étais toujours plus dans la danse.

A l’époque on regardait une série qui s’appelait « Fame », avec de grands danseurs. Il y avait aussi James Brown et Michael Jackson. C’était la fin du Rock & Roll, mais il était toujours présent. Il y avait la New Wave, la musique Punk, le Métal, mais pas beaucoup de sons Funk et Soul. C’était peut-être un peu mélangé avec le Disco. On avait aussi des échos de ce qui se passait au États-Unis avec Grandmaster Flash. C’est-à-dire un DJ et des danseurs. Et comme il y avait des concours de danse, on se déplaçait. Par exemple à l’étoile Foch, qui ensuite s’est appelé le Duplex, après la Cinquième Avenue, et maintenant je ne sais pas comment ça s’appelle. Il y avait aussi un concours de danse à « La Main Bleue », à la mairie de Montreuil. A partir de 78 il y a beaucoup de boîtes qui commençaient à fleurir dans Paris, et en 79 j’ai commencé à être plus aux platines. Cette année-là, on a fait un 31 Décembre ici, dans cette tour. J’avais déjà fait des apparitions à droite à gauche, mais là j’ai décidé de devenir DJ.

Le matériel c’était des platines (mais pas Technics), et les tables de mixage que l’on avait c’était en fait des 8 ou 16 pistes. Au début ça m’a embrouillé car je ne comprenais pas qu’on en utilise que 2 sur les 16 (plus le micro). On n’avait pas vraiment de vrai matériel. A partir de 1980, on arrivait dans l’industrie, il y avait plein de discothèques qui fleurissaient avec des jeux de lumières, et il fallait avoir tel ou tel matos. A partir de là, il y a eu du matériel plus intéressant. A chaque fois il a fallu que je m’adapte. Par exemple à « La Main Bleue » je me rappelle d’une grosse table de mixage, et quand on poussait le bouton ça faisait un « cut », ça arrêtait et démarrait la platine. Il y avait aussi la fonction 78 tours. Donc tu deviens un 4×4 tout terrains, et tu t’adaptes à toute les platines, et toutes les tables.

Est-ce que ça a entrainé une course au matériel, trouver le plus performant, ou le mieux adapté à ce que tu voulais faire ?

Oui et non, car je n’étais pas ébloui par ça, mais plus par le vinyle. Le matériel c’était plus en second. Les DJs de l’époque se basaient sur le fait d’être allés à l’école. Et comme tu es allé à l’école, tu sais animer avec un micro. On m’a aussi orienté par là. C’est pour ça que je suis un DJ/MC, un ambianceur. D’ailleurs, parfois on se retrouvait avec une seule platine (car l’autre était cassée), et à la Jamaïcaine, à la « Sound System », on parlait dans le micro, et l’autre changeait le disque.

D’autres étaient également dans cette démarche-là ?

Je pense que dans les MJC, de chaque ville, il y avait des sortes de boums comme ça aussi. Comme par exemple le Stadium (c’était à côté d’Ivry et de Vitry). Les clients venaient plus ici, donc les boums autour se sont arrêtées. Et petit à petit tout le monde venait ici, parce que je mettais une musique un peu différente. C’était plus pointu, moins commercial, car les gens écoutaient plus « And The Beat Goes On », les trucs qui passaient à la radio. En fait, j’ai utilisé ces sons-là par rapport aux concours de danse. Au Stadium, il y avait quand même 700 à 800 personnes qui se ramenaient d’un peu toute l’Île-de-France. Les DJs venaient aussi, ils arrêtaient leur boum, et après ils venaient (et tout le monde suivait).

Après au Bataclan, à Oberkampf, ça venait de toute l’Île-de-France, voir Reims, Soissons, Le Havre, Rouen. J’ai connu des gens qui venaient de Mantes-La-Jolie, Saint-Denis, Créteil, etc… A l’époque, c’était bien de descendre sur Paris, et il n’y avait pas trop les moyens, il y avait un train toutes les heures (ou quelque chose comme ça).

Comment te positionnes-tu par rapport aux techniques de mix ?

J’ai une très bonne position, dans le sens ou c’est arrivé à un niveau très haut. Mais en même temps c’est un peu un gâchis, parce que certains sont devenus forts (on va dire des DJs d’appartement), mais pour faire danser les gens ils n’ont pas trop la culture. Par exemple, une fois, j’ai dit que j’étais DJ, et une fille me dit « J’espère que tu n’es pas le genre de DJ qui change les morceaux toutes les trente secondes ». J’ai répondu « Non, j’attends 3 minutes ». Aujourd’hui, la technique est très bonne, et le mix est basé sur le calage de tempo, mais des fois, il faut animer en ne se basant pas simplement sur toujours le même rythme, c’est en fonction de l’ambiance. Je vais peut-être pouvoir mettre ce morceau-là, même si c’est un peu ralenti et après je ré-accélère.

En fait, je vois que la technique, la rapidité, c’est très fort, mais il y a DJ First Mike qui dit que de toute façon, aujourd’hui, tout le monde a le même matériel, les mêmes dossiers, et fait pareil, ce qui va changer ce sera la culture. Et je pense que dans la technique, c’est comme quelqu’un qui a un ballon et qui n’arrête pas de jongler, un très bon jongleur. Et quand tu le retrouves sur le terrain, il est perdu dans la tactique. Eh bien voilà, moi ça me fait le même effet par moments, il y a des DJs qui sont très forts, mais qui ne pourrons pas faire danser dans un mariage un Breton avec une Guadeloupéenne, où il faut mettre Tango, Zouk, un petit peu de tout. Après j’apprécie, c’est arrivé à un haut niveau, et bravo.

Crédit photo : Sonia Blin

C’est quoi pour toi un bon DJ ?

Un bon DJ, c’est quelqu’un qui va satisfaire toutes les personnes qui sont venues dans la soirée, en les surprenant sur des morceaux, et en gardant toujours la même ambiance. Et comme on vient de le dire, dans un mariage, il faudra peut-être mettre sept styles de musique différents, et satisfaire tout le monde.

Quel DJ t’a donné envie de te mettre aux platines ?

Quand je commençais à sortir, les DJs du Duplex et du Gibus, car ils étaient passionnés dans leurs mix. Autrement, j’ai bien aimé Boris, et après Sidney. Parce qu’aux platines, ils étaient moins commerciaux que les autres DJs de discothèque. Boris était danseur en même temps que nous (l’un des meilleurs danseurs de Paris, d’ailleurs il avait gagné le concours de danse au Duplex), et après il est passé DJ. Il disait « De toute façon, si lui peut le faire, tout le monde peut le faire ». Et comme il était là un peu avant, j’ai bien aimé. Après, j’ai bien aimé l’énergie de Sidney, et par la suite Dee Nasty bien entendu.

Dès que j’allais dans une discothèque, je voyais des DJs qui étaient bons dans ce qu’ils faisaient, mais c’était de la musique que je n’aurais pas passée pareil. J’étais plus pointu, et eux étaient plus discothèque. Ça se voyait que c’était des mecs qui venaient d’une école, qui avaient appris à mixer. Sidney, Boris et moi on vient de la rue, on a appris sur le moment.

Donc il n’y a pas spécialement de DJs qui m’ont donné envie, c’est un peu tout le monde.

Quelle importance accordes-tu aux réglages du son ?

Le réglage du son, il est très important, car il ne faut pas aller dans le rouge, il ne faut pas saturer. Parce que quand on sature, le son sera moins bon. Ce n’est pas parce que c’est plus fort que le son est meilleur. On a fait tellement de bruit qu’après il y a eu des limitateurs. Mais le limitateur il va baisser le son, ça va faire des hauts et des bas, et ça va faire mal à la tête aux gens. Donc les réglages, ça a une grosse importance.

Etiez-vous à l’époque dans une compétition, ou une escalade à celui qui fera le plus gros son ?

Ce qui était intéressant à l’époque (par exemple au Bataclan ou au Stadium), c’est qu’on louait des sonos, avec des caissons de basses. C’est pour ça que le son pétait comme ça. Quand on allait dans des boîtes comme le Rex, il y avait du son. Aujourd’hui, il y a plein d’endroits où le son n’agresse plus comme avant. Il leur manque des caissons de basses, le son est mal réparti, et il est un peu étouffé. Moi j’aime bien quand il y a du gros son, avec une présence.

Quelles relations as-tu avec les nouvelles technologies (Serato, contrôleurs, etc…) ?

Moi je m’adapte. Il y a souvent des endroits où quand j’arrive, je joue en CDs, vinyles, et USB. Quand je vais en Guadeloupe, j’y vais avec des vinyles. Par la suite, j’ai ramené une carte son, et j’ai fait des dossiers que j’ai mis dans l’ordinateur d’un DJ là-bas. Et quand j’y retourne, j’ai mes fichiers sur place, et. Il m’a aussi appris à utiliser un contrôleur. Maintenant j’en ai un, et j’ai joué peut-être sept fois avec, je m’entraîne chez moi, c’est plus facile. Au début, je ne comprenais pas, car je ne suis pas très bon en informatique, et je suis un ancien. Après, je suis rentré dedans, et j’aime bien. C’est très efficace. On peut avoir des milliers de morceaux, que l’on ne peut pas trouver en vinyles. C’est rapide, on peut vite tester un morceau, surtout pour ceux qui préparent. Moi je ne prépare pas, je joue toujours un peu à l’improvisation.

Crédit photo : Sonia Blin

Quelle est ta définition de (la ou le) Funk ?

Moi j’utilise les deux : Le Funk n’est pas mort ; La Funk tu l’aimes ou tu la quittes.

La définition exacte, c’est transpirer, donc danser. C’est ce que l’on dit de la définition américaine. Quand j’étais aux Etats-Unis, et que je cherchais de la Soul, je n’en trouvais pas, car ils appellent ça R&B. Si on écoute du James Brown, ou du Bobby Williams, des mecs qui ont une grosse voix Soul, et bien aux States ils appellent ça de la Funk, alors que moi je vais dire de la Soul. Mais c’est nous qui avons inventé le mot Soul.

Le Funk c’est un mélange avec une touche de Disco, de P-Funk, d’un peu de Jazz, et de Pop Rock des fois. Le Funk est spécial, et ça continuera. On a récemment fêté 50 ans de Funk.

Je crois savoir qu’il y a une importante culture Funk en Italie ?

Oui, mais plus Disco/Funk. Ils ont fait beaucoup dans la production. Je crois qu’il y avait le producteur de « Change » qui était là-bas, et justement il produisait en Italie. Je crois qu’il était d’origine Guadeloupéenne, et il est malheureusement décédé aujourd’hui. Il a produit pas mal de groupes.

Combien de disques au compteur ?

Je ne sais pas vraiment. Un truc comme trois mille CDs, peut-être mille cinq cent 45 tours, et entre neuf et douze mille albums 33 tours. Et si j’avais eu la paie d’Anelka j’en aurais dix fois plus (rires…).

Fais-tu de la production (beatmaking) ?

Non, je n’ai fait que des mixtapes. J’en ai fait une dizaine, en Street CD. J’ai fait aussi une compilation chez Planète, produite par Sony et Déclic, qui s’appelle « Fonky Funk Planète ». Il y en a eu aussi une autre, en 2000, plus sur les sons seventies, avec un label indépendant qui s’appelle « Soul Patrol ». C’est plus Soul, et il y a des morceaux Jazz Rock. C’est plus du Chabin.

As-tu des anecdotes sur les danseurs ?

Les anecdotes pour moi, c’est fin 81, début 82. Il y a eu des danseurs des Etats-Unis qui sont venus en France, et qui faisaient des démonstrations au Trocadéro (Danse debout au début). Et quand ils sont venus faire le tour avec Grandmaster Flash au Bataclan, ils se sont faits défiés par les Parisiens, car ceux-ci commençaient déjà à avoir un niveau.

On connaissait des jeunes avec des parents diplomates Africains, donc ils étaient déjà allés à New York. Ils connaissaient le Moonwalk, et savaient déjà Smurfé. Après, à partir de 83, ça s’est mis à Breaké. Comme tous ces danseurs-là pouvaient pas passer dans l’émission « H.I.P H.O.P », ils ont été obligés d’aller en Italie, en Espagne. Donc les danseurs Français ont contaminé l’Europe, et peut-être même l’Afrique, au niveau de la danse. Donc en fait la moitié de la planète, c’est peut-être les Français qui l’ont contaminé au niveau Hip-Hop.

Mr. Freeze, et des danseurs comme ça, bien sûr ils ont un bon niveau, mais quand ils sont venus en France ils ont été étonnés de se retrouver face à des gens qui dansaient déjà à un certain niveau. D’ailleurs Afrika Bambaataa, quand il est venu à Colonel Fabien (en 83 et 84), il l’a baptisé « Le Roxy Français » parce qu’il y avait une estrade, et c’était en parquet. Ça ressemblait au Roxy, et comme c’était une boîte avec 75% de renois, il a dit « Woua je suis au Roxy, c’est quoi tout ça, le son et les danseurs c’est un truc de ouf ». Donc il l’a baptisé « Le Roxy Français », en plus c’était deux fois plus grand. Donc à un moment donné, l’endroit le plus Hip-Hop de la planète, c’était sur Paris. Pendant des années, car il y a eu le Globo, et ensuite la Cinquième Dimension. Mais bon, ce n’était pas Hip-Hop du début à la fin, parce que je mettais aussi de la Funk, du New Jack, de la Soul, du Jazz Rock pour les danseurs…

Tu as parlé de l’Espagne et de l’Italie. Pourquoi les danseurs étaient « obligés » de se rendre là-bas ?

C’était par rapport à l’émission « H.I.P H.O.P ». Comme ils ne passaient pas dans l’émission (les PCB), il y en a qui voulaient plus faire de Hip-Hop, d’autre ont dit que ça n’allait pas durer longtemps, que c’était qu’un phénomène de mode (et après c’est revenu). Donc ils ont été à l’étranger pour danser. Il y en a déjà un qui y est allé, et ensuite tout le monde a suivi. Donc on a contaminé les Italiens, les Espagnols. Certains faisaient l’armée aussi. J’ai connu des gens au Bataclan qui habitaient Bordeaux ou Toulouse, qui sont venus au Bataclan, et qui restaient le week-end sur Paris car ils ne voulaient plus rentrer dans leurs campagnes. Du coup, ceux-ci ont contaminé la province.

En été 83/84 le niveau Français est monté dans le rap, la danse, et le son. Parce qu’on balançait des sons sur Paris que l’on était les premiers à mettre en Europe, en même temps que les Anglais (on n’avait rien à leur envier). J’avais des disques qui venaient de sortir. Je les avais le mercredi, je les jouais le samedi. C’est devenu des disques classiques, vachement samplés (The Time, Cameo, Jeff Lorber, etc…).

Crédit photo : Sonia Blin

Quelques mots sur le Jazz-Rock, le break, et le reste ? (Tu as accompagné l’arrivée de tous ces styles)

Souvent, des personnes disaient « C’est quoi le Jazz-Rock ? ». C’est une musique instrumentale, avec des « arrêts », et des breaks de basse. C’est une musique pour les danseurs, ou ils peuvent bien s’exprimer en faisant des step, des semi-écarts, grand-écarts. C’est de la musique où il n’y a pas de paroles, mais qui parle, et qui touche beaucoup. C’est aussi le genre musical qui a été le plus samplé.

Tu as des exemples ?

Jeff Lorber, Groover Washington, il y en a plein qui ont été samplé. Herbie Hancock aussi, les vieux.

Pourquoi dis-tu qu’il faut « écouter la basse » ?

Mais je dis aussi d’écouter le son, d’écouter la guitare, la batterie… A l’époque, il y avait Brothers Johnson qui disait « Listen To The Bass… » (dans le titre « Aint’t We Funkin’ Now »). J’ai entendu des mecs le dire, des DJs et des grands dans la cité. Après, on l’a repris en Français. Du coup je n’arrêtais pas de le dire, et voilà.

En plus c’est un instrument qui parle beaucoup, et comme je dis aussi « écoutez le son ».

Te sens-tu Old School ?

En fait, je suis obligé de dire oui, car on est toujours en train de parler du passé. Mais en même temps non, parce que je reste quand même à l’époque où je suis. Je ne me sens pas vieux, ou âgé. Mais j’ai 40 ans de carrière.

As-tu une liste des « indispensables » à nous proposer ?

Je vais te laisser une ordonnance. J’écris comme un médecin, je soigne avec le son (rires…).

Ordonnance de Dr. Chabin :

Quel sont tes relations avec les autres DJs ?

Bonnes! En plus les DJs qui ont vingt ou trente ans de carrière me respectent, car je suis un ancien. Après, avec les autres, plus jeunes, ils sont peut-être dans un collectif, donc on ne se mélange pas.

Je ne sais pas, je trouve que ça commence à devenir un peu bizarre ces derniers temps. C’est un peu moins « Peace, Love », et surtout moins « Unity ». Mais bon, comme le système c’est « diviser pour mieux régner », il y en a peut-être qui tombent dedans. Certains sont un peu moutons, ils sont dans leur truc « ouais j’aime que les 45 tours, j’aime que telle musique, moi, moi, moi », et il n’y a pas les autres, ils s’en foutent, et tu peux pas parler avec eux. D’autre sont collectionneurs, mais ils balancent du son. Il y a une différence entre être DJ de studio, et ambiancer en balançant du son, voilà. Mais autrement les relations sont bonnes, ça va, on s’entend bien. On est tellement maintenant.

Au début on était trois ou quatre, on a lancé ça. Certains disaient que ce n’était pas un métier. Donc on s’est battus pour que DJs et danseurs soit reconnus, que ce soit vu comme un métier. Aujourd’hui on gagne notre vie avec, mais dans les années 70/80, ce n’était pas évident. C’était « la danse ce n’est pas un métier, DJ ce n’est pas un métier ». A part en discothèque, où tu avais une fiche de paie. Mais il n’y avait pas beaucoup de discothèques, il y avait 4/5 endroits, des grosses boîtes, avec 4/5 grand DJs, et voilà. Après, il y avait les soirées, mais avant il n’y avait pas non plus de sons dans les bars. Rien à Bastille, place Clichy, ni rue de Charonne. Ce n’est pas arrivé avant 1995.

Est-ce que ça n’a pas un peu détruit l’histoire ?

Un petit peu… Maintenant, c’est la teuf, c’est plus des soirées à thème. Avant, nous, on faisait des après-midis dansantes, ou des soirées avec des concours de danse. Il y a des artistes qui vont avancer, on essayait de faire avancer un mouvement. Aujourd’hui il y a des soirées, mais plus de concours de danse. On va s’amuser et salut!…

Mot de la fin ?

Écoutez la basse. Brothers Johnson « Aint’t We Funkin’ Now ». C’est là que c’est bon!



Pour aller plus loin…


Retrouvez l’interview en audio ici :